dimanche 10 avril 2011

L.

Ce week end, je n'ai fait que penser à lui, à L. C'est mon collègue, nouveau collègue. Il est arrivé dans notre boîte début janvier, mais nous partageons l'agence en tête à tête que depuis un peu moins de deux mois.

Quand il est arrivé, il ne me plaisait pas spécialement. Il ne me repoussait pas pour autant. Mais à l'époque, je pensais toujours beaucoup trop à Lui pour trouver quelqu'autre mâle plaisant.  Le courant est bien passé, même génération, mêmes références, mêmes délires. Une fois seuls, nos conversations se sont souvent tournées sur le cul. Il avait appris assez tôt (début février, mais on reparlera de ça une autre fois) que je n'étais pas vraiment farouche. C'était le délire, le début du jeu. Lui qui me demande des striptease, moi qui lui promets des gâteries.

Il y a encore un mois de ça, je ne le voyais donc que comme un collègue très sympa et-heureusement-sinon-se-serait-la-mort-à-l-agence. Je ne sais plus trop comment je me suis aperçue que je lui plaisais vraiment. Lui ne m'attirait toujours pas, mais comme n'importe qui, j'aime plaire (ne mentez pas). Alors, le printemps aidant, je me suis mise à lui offrir mes plus courtes jupes et mes plus beaux décolletés. Cela restait "dans le jeu". Un jeu peut être un peu cruel, mais qui ne cachait aucune autre intention qu'alimenter nos conversations.

Jusqu'à la semaine dernière. Jusqu'à ce que commence le jeu tactile. L'arme ultime pour lancer un rapprochement physique: les chatouilles. Il a découvert que j'y étais sensible et s'en est amusé, à venir me surprendre par derrière, pendant que je suis concentrée sur mon ordinateur. Cela a duré un temps. Puis le second stade du jeu est vite arrivé: les massages. Et quand on en est là, à se laisser palper, on ne peut plus reculer. Et c'est là que j'ai réalisé que je n'avais pas envie de reculer, prise par ce nouveau jeu. La chaleur qui me montait au cerveau quand ses mains se posaient sur moi était un indice évident. Je lui ai confié après un massage express de la nuque qu'il ne s'imaginait pas à quel point j'étais sensible dans le cou. Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. J'ai eu le droit toute l'après midi suivante à des petits massages, accompagnés pour la plupart par quelques caresses chatouilleuses derrière l'oreille. C'est ce jour là que j'ai su qu'on finirait par être intimes, un jour.

Je ne pensais pas encore que le lendemain (jeudi dernier) on s'embrasserait. Après un massage dans la matinée, il m'a demandé innocemment "mais alors, quand on t'embrasse dans le cou tu dois être folle?" De ma réponse dépendait la tournure que prendrait notre jeu. J'avais vraiment envie de jouer avec lui. "C'est un peu l'idée oui". "Ok, c'est bon à savoir". Il a testé la théorie dans l'après midi. J'étais à son emprise. De ses mains fermes et douces à la fois. Qui massaient mes épaules en rêvant de ma poitrine. La première fois que ses lèvres ont effleuré mon cou, on a reçu une belle décharge. Un signe? Alors que ses lèvres se posaient tout en douceur, délicatement dans le creux de mon cou, ses mains continuaient de me masser se laissant de plus en plus aller à venir vers ma poitrine. Lentement, ma bouche est allée chercher la sienne. 1, 2, 3 petits baisers. Son regard a changé. Il n'y avait plus rien d'un jeu dans ses yeux. Je réalise que j'ai fermé les yeux bien trop longtemps et m'inquiètes enfin de vérifier si aucun client ne passe devant l'agence. Lui ne s'en soucie pas et continue de balader ses lèvres et ses mains dans ma nuque. Je n'ai pas pu restée concentrée sur l'agence bien longtemps et me suis mise à chercher de nouveau sa bouche. Nos langues se sont rencontrées, prudemment. Le téléphone nous a interrompu, et la journée s'est terminée comme si de rien n'était.

Le vendredi matin, j'étais anxieuse. Comment allait se passer la journée? Allait il rester distant toute la journée, regrettant l'épisode de la veille? Resterait il aussi entreprenant afin de reprendre là où nous nous étions arrêté? Au final, à l'image de la fin de journée du jeudi, c'était comme si de rien n'était. On a eu du travail toute la matinée, pas d'occasions de s'ennuyer. Le "délire" était revenu à son état initial, comme si nous n'étions pas passé à une étape supérieure. Ce n'est qu'en début d'après midi, quand son regard s'est noyé dans mon décolleté que j'ai été rassurée. Il ne regrettait pas. Et en fin de journée, j'ai pu lui réclamer un massage. J'ai l'impression qu'il avait peur de me toucher et de ne plus pouvoir se contrôler. Il avait raison d'avoir peur. Car il en a fallut peu pour que ma bouche réclame de nouveau la sienne. Comme la veille, je me suis ressaisie afin de m'assurer que nous ne faisions fuir personne. Contrairement à la veille, il m'a serrée fermement afin que je me concentre sur lui. Nos langues n'étaient plus prudentes du tout. Elles avaient terriblement envie de se connaître davantage. De nouveau nous avons été interrompu par le téléphone. Mais L n'en avait pas fini avec moi cette fois ci. Moi, debout, essayent de garder mon sérieux avec un client. Lui, derrière moi, ses mains sur mes hanches, ses lèvres sur ma nuque, me faisant comprendre son désir que je raccroche rapidement. Chose faite, il m'emmène dans l'arrière boutique (que l'ont voit toujours un peu depuis la vitrine), me saisit fermement pour m'assoir sur le comptoir. J'aime ça. Ses mains se faufilent sous mon haut, se glissent dans mon dos, reviennent sur mon cou et glissent sur ma poitrine. J'aime ça. Je sens monter sa ferveur. Il n'a apparemment pas de quoi complexer. Il me saisit de nouveau pour m'allonger sur le bureau. Je suis sa chose. J'aime ça. Mon ventre gargouille 'Tu as faim?" "Faim de toi c'est sûr" "Tu peux faire ce que tu veux de moi en tout cas". Ca, je m'en doutais un peu. Sa bouche se promène à son tour sur mon corps, sur mon sein. Je suis encore habillée, mais je sens que dans sa tête je ne le suis plus depuis longtemps. Je ne sais plus comment, je me suis retrouvée plaquée contre le placard. Il ne cessait de saisir mes cuisses, me relevaient les jambes. Je me laissais faire, docilement, lui faisant sentir, une fois encore, que j'adorais ça. Le téléphone nous a de nouveau interrompu, il a décroché, en me gardant tout contre lui. Son désir brûlait dans ses yeux. Il n'avait que faire du client auquel il n'adressait que quelques "ok" "d'accord" alors que sa bouche réclamait la mienne. Notre jeu a continué un moment, avant de réaliser qu'il était temps de fermer la boutique. Afin de nous calmer, nous avons testé un nouveau jeu, celui de résister à l'autre. On a perdu tous les deux, car têtus, aucun ne voulait céder: la journée s'est finie ainsi, sur une impression de pas fini, sans un dernier baiser avant le long week end.

Demain, on ne pourra pas profiter l'un de l'autre, car comme tous les lundi, notre patronne passera la journée avec nous. J'aborderai tout de même ma jupe la plus affriolante, histoire qu'il n'oublie pas notre jeu. A la fin de la semaine, je partirais pour une semaine en vacances, et à mon retour, il y aura une nouvelle collègue... Nous avons donc 4 jours pour en profiter. Évidemment, la nature est contre nous, j'ai mes règles. Je ne sais pas si nous finirons par être plus intimes que ça. Je ne sais pas si je l'espère. Mais j'adore ce jeu. Même si je n'ai pas arrêté de penser à L. de tout le week end.

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